[Politique] L'art de la réforme
par pgg.au à 20:55Cet article des Echos présente une manière de réformer un pays ou une entreprise. Cette méthode semble être beaucoup utilisée dans d'autres pays. Il s'agit, lors de la conduite de réforme, de dédommager aujourd'hui les personnes lésées de façon qu'elles acceptent la réforme.
Lisez l'article pour l'argumentation : en offrant aux partenaires une somme fixe aujourd'hui, il est possible de débloquer des situations inextricables pour de meilleurs résultats sur le long terme. Cette solution semble excellente car elle permet d'obtenir l'adhésion de chacun par une méthode douce, où il n'y a pas de perdant, où chaque partie trouve sa satisfaction.
Je ne peux m'empêcher d'élaborer mon avis. J'imagine que cette méthode a dû être utilisée maintes et maintes fois en négociation, car les conseillers des partenaires sociaux par exemple ne doivent pas se priver de conseils pour réussir ce genre d'opérations. Juste un regret : l'existence de cette issue donne raison aux privilégiés, puisqu'elle les rémunère. Elle met fin à leurs privilèges, mais en échangeant un capital contre la suppression d'un avantage sur la durée.
Prenons le cas de l'emploi à vie des fonctionnaires et partons de l'hypothèse qu'il serait anormal (ce n'est qu'une hypothèse, cette affirmation pourrait être largement discutée) : si un processus étatique a permis d'accorder ces avantages "indus", c'est que ce processus était défectueux, accordant un trop grand avantage à une population. Maintenant si c'est le même genre de processus qui mène une réforme, qu'est-ce qui prouve que les calculs de rentabilité soient bons ? Qu'est-ce qui prouve que le processus étatique ne va pas, une nouvelle fois, accorder un avantage "trop grand" à ces privilégiés ?
Ah, le processus de décision de l'état... difficile question ;-)
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3 Comments:
Cette méthode est fréquemment appliquée en France dans le cas d'unification des statuts sociaux aprés des fusions d'entreprises.
Cela fonctionne dans la mesure ou l'indemnisation des pertes d'avantages n'excedent pas les sommes qui ont été provisionnées pour cela.
L'appliquer au niveau de populations nombreuses de fonctionnaires nécessite une préparation minutieuse et une méthodologie bien au point.
Cela peut être à ranger au rayon des fausses bonnes idées.
By Anonyme, at lundi 12 mars 2007 à 23:40:00 UTC+1
L'article donne l'exemple des taxis parisiens.
Cet exemple est tout à fait compréhensible et pour ce cas précis il semble logique d'appliquer ce concept.
Justement à Dublin, ils y sont allés à la dure : ouverture brutale du marché, et donc effondrement brutal des prix des plaques. Les chauffeurs en place ont tout à coup perdu ce "capital" qu'était leur plaque d'immatriculation. Certains ont même été dégoûtés d'avoir acheté leur plaque quelques temps seulement avant l'ouverture de marché...
By Pio, at mardi 13 mars 2007 à 09:34:00 UTC+1
Quelques remarques
- Déjà encore une fois, bravo à Jean-Marc Vittori pour ce type de "trouvailles" et la vulgarisation pour pauvres néophytes que nous sommes, nous, certains lecteurs de Les Echos. Il est en effet assez rare de lire des articles qui prennent les problèmes différents avec un autre angle de perception.
Un autre exemple, parmi de nombreux, d'articles pertinents et originaux proposés par l'ami Vittori : Rendre l'ISF un peu moins bête.
- Concernant la critique de Papagrieng sur le processus "défectueux" appliqué par l'Etat pour donner un avantage qu'il veut retirer ensuite, j'ajouterai deux choses.
Premièrement, ce n'est pas parce que une démarche râtée a été réalisée par l'Etat, qu'elle le seront toutes par la suite. Surtout que ces deux démarches sont parfaitement différentes.
Deuxièmement, ce n'est pas non plus parce que l'implémentation "technique" d'un principe est difficile que le principe en est pour autant dénué de tout intérêt.
Cette démarche peut très bien être suivie, réalisée comme il faut et les calculs de rentabilité parfaitement bons. D'ailleurs, on peut douter que les avantages "indus" dont il a été question aient été donnés en appliquant une quelconque recherche de rentabilité (on ne serait pas avec 1 100 milliards de dettes aujourd'hui en France sinon).
By Vincent BRYANT, at samedi 17 mars 2007 à 17:57:00 UTC+1
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