Discutons tard ce soir...

28 juin 2007

[Environnement] Prendre l'avion

par pgg.au à 22:00

Sur le site d'Easyjet, rubrique Environnement, on peut lire la phrase suivante:

Nous sommes convaincus que la seule suppression des vols n’affecterait que très
peu le changement climatique.


Ouf, ça déculpabilise !! J'aimerais apporter un petit background sur le sujet, et les mémoires de deux Bruxellois, André Heughebaert (lire son rapport), et Arnaud Brohé, vont m'aider (lire le sien).

Dans le rapport d'Arnaud Brohé, on peut trouver les éléments suivants à partir de la page 11:
L'impact du CO2 seul diminue avec l'altitude, mais est remplacé par celui des oxydes d'azote qui doublent le pouvoir radiatif à partir de 12000m.

L'impact d'un vol est influencé par l'émission de suies, les cirrus formés par les trainées de condensation et dépendant de l'heure du vol et de la saison (les cirrus retiennent la chaleur, notamment l'hiver et la nuit).
...mais ce n'est pas en volant bas l'été de jour que vous polluerez moins. Si l'on s'en tient aux ordres de grandeur, vous polluez toujours plus que la voiture et beaucoup plus que le train. Je ne mentionne pas les effets locaux de pollution, qui sont déjà négociés ("ou pas") avec les associations locales.

D'abord le protocole de Kyoto a quelques limites: il ne couvre que la période 2008-2012; ne s'occupe pas des secteurs du transport ni de l'habitat, qui restent totalement libres d'émettre des gaz à effet de serre.

Le mémoire cite une étude du Tyndall Centre for Climate Change de 2006:

Si l’industrie aéronautique continue à croître, même à un rythme
légèrement inférieur à celui d’aujourd’hui, l’UE pourrait voir le secteur
de l’aviation s’approprier entre 39 et 79% du total de son budget
carbone.


Il cite aussi la Convention de Chicago de 1949 sur l'aviation civile:

Elle interdit explicitement les taxes sur le carburant et évite la TVA sur les billets d’avion.

...ce qui permet à l'aviation d'avoir un prix artificiellement compétitif par rapport à la voiture, au train, ou à l'éviction du déplacement, et surtout d'éviter la moindre "taxe carbone". L'aviation civile est, historiquement, un secteur très indépendant par rapport aux législations locales. Sans parler des aides à peine dissimulées à la construction d'aéroports ou à EADS.

Pourtant l'intégration du "prix pour l'environnement" dans le prix d'un billet d'avion est le seul moyen de se limiter aux voyagesjustifiés (par le fait "qu'on ne peut pas faire autrement", par le fait "que certaines personnes ont besoin de gagner du temps", etc.).

Bien sûr, l'avion ne coûte pas assez cher pour rappeler au consommateur que c'est un produit de luxe dans l'écologie.

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