Discutons tard ce soir...

17 janvier 2007

[Environnement] Compensation volontaire

par pgg.au à 18:16

Vincent nous faisait remarquer l'autre jour que la compensation volontaire n'était pas une bonne solution: l'article du monde (cliquez sur Le Document) est un excellent exemple !

Lisez les premières lignes: "le voyagiste Voyageurs du Monde propose à ses clients de compenser leurs émissions de CO2 liées à leur vol en avion par un règlement en ligne à l'association CO2 Solidaire".

On pourrait se dire: une bonne action.

"Ces sommes correspondent au coût estimé des quantités de CO2 émises par l'avion durant le vol, si la compagnie aérienne devait payer des droits à émettre pour ce gaz."

Quel est le BON prix d'une ressource naturelle (pétrole, pollution atmosphérique, eau) ?

C'est le prix qui permet que la consommation soit suffisamment faible pour que la ressource soit renouvelée. Ainsi devrait-il être pour le pétrole: le prix suffisamment haut pour qu'il ne s'épuise pas, c'est à dire qu'on utilise à équivalence le nucléaire, l'éolien, l'hydraulique... suivant leur capacité à se renouveler (je ne vous cache pas que le pétrole met des milliers d'années à se renouveler). Un prix inférieur signifierait que nous assumons que nos descendant n'auront plus ces ressources ou qu'ils subiront les effets de la pollution.

Ainsi le bon prix d'une émission de CO2 est celui qui nous oblige à ne pas le dépenser. Un trajet en avion, même un seul par an, reste au dessus du raisonnable énergétique, rappelons-le.

Où est l'erreur ?

-> Ces droits à émettre sont calculés par le marché pour que seule une certaine quantité de gaz soit émise par l'ensemble des entreprises. Si l'entreprise émet une unité de plus de CO2, il s'agit toujours d'une unité de plus de CO2...
-> Normalement, lorsqu'un nouvel acteur demande du CO2, le prix du marché doit augmenter. Ainsi, celui qui "a le moins besoin de CO2" s'en prive. Le bon prix étant celui qui fait qu'on n'émet pas plus de CO2 que la nature ne peut en absorber.

L'article a le mérite de rappeler que le secteur des transports n'est pas soumis au protocole Kyoto. Un argument de plus pour ne pas croire qu'on est innocent quand on utilise un transport polluant sans raison vitale ;-)

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6 Comments:

  • J'avais lu un autre article, qui parlait du fait qu'en Suède pour Noel, une association avait acheté des tonnes CO2 sur la Bourse CO2 (destinée aux entreprises), afin 1. de les proposer aux particuliers, comme idées de "cadeaux de noel" (sous forme d'un certificat) -> original et sensibilisant, mais aussi ça donne bonne conscience... et 2. de diminuer quelque peu les tonnes disponibles sur le marché, pour donc empêcher d'autres de les acheter, faire jouer les lois du marché etc etc.

    By Blogger Pio, at mercredi 17 janvier 2007 à 18:46:00 UTC+1  

  • Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    By Blogger pgg.au, at mercredi 17 janvier 2007 à 19:42:00 UTC+1  

  • Oui, ce n'est pas Greenpeace qui propose aussi d'acheter des tonnes de CO2 ? Si tu trouves où c'est possible, dis-le nous ;-) Vincent et moi on est volontaires pour acheter quelques tonnes !!!

    Attention, il ne s'agit pas de compensation volontaire, hein, il s'agit de faire monter les prix du CO2 dès maintenant...

    By Blogger pgg.au, at mercredi 17 janvier 2007 à 19:43:00 UTC+1  

  • Tout à fait !

    En effet en étant puriste (et quand je dis puriste à chaque fois cela revient à appliquer juste de l'arithmétique élémentaire et non pas des idées d'extrême "ce que vous voulez" !), il faut ramener le prix de ce qui est rare au 1 nième de sa capacité à se renouveler multiplié (au dénominateur) par le coût du service rendu pour chaque unité de temps à la valeur du service rendu au moment donné.

    Bon ok ça ne veut rien dire quand on n'a pas creuser le sujet... je sais ! Ca revient à dire, dans la lignée de ce que Papagrieng a dit (cf notre conversation du XX/09/06 à Lyon autour d'une bière à ce sujet et la nappe de table associée) qu'il faut ramener le prix du volume d'hydrocarbures consommé à sa capacité de renouvellement (plusieurs millions d'années pour le pétrole, pas plusieurs milliers d'années) multiplié par le prix que ce volume rapporterait en équivalent énergétique (et donc monétaire) durant chaque année perdue (car consommée) de la durée de renouvellement.

    En clair et dans la même prédisposition intellectuelle déjà développée par Jancovici (mais IMPOSEE par les maths), cela revient à dire que le prix tend vers l'infini si on n'est pas suffisamment raisonnable.

    Après entrent en compte des notions de saut technologique qui prévalent (ont une incidence) à la valeur même du prix de l'énergie. C'est-à-dire que si grâce à l'énergie consommée peu (pas assez ?) chère durant une période on parvient à développer une technologie qui permet de démultiplier les ordres de grandeur (entre l'injection monétaire qui "offre" une équivalence énergétique et l'apport volumineux d'énergie au même prix en résultat), on peut se permettre de consommer une énergie sous-évaluée pour démultiplier les technologies de production et donc les usages.

    Cela revient à dire, par exemple, que énergie hydrocarbure pas chère a permis développement de énergie nucléaire beaucoup moins chère (d'après les évaluations actuelles), donc saut technologique obtenu maintenant grâce à énergie pas chère. Si énergie chère, saut technologique aurait été obtenu beaucoup plus tard.

    Mais que ce passe-t-il dans 1000 ans ? Car avec ce raisonnement appliqué cela revient à croire que les potentiels technologiques sont illimités (pas le génie humain !) ! Or physiquement (et à moins que l'on change de physiqye !!!) la Terre reste limitée dans ses 40 000 et quelques km de circonférence.

    Alors quelle solution ? si vous l'avez sans déclencher une révolution, je suis preneur ...

    By Blogger Vincent BRYANT, at mercredi 17 janvier 2007 à 23:35:00 UTC+1  

  • "Le progrès est infini" te diront les gars de wikibéral, certains que les sauts technologiques dont tu parles nous donnent un accès illimité à l'énergie. Je leur répondrais: je veux bien signer avec eux un contrat d'achat d'énergie à livrer dans 500 ans...



    Au fait: http://www.climatmundi.fr/

    By Blogger pgg.au, at vendredi 19 janvier 2007 à 23:41:00 UTC+1  

  • "Le progrès est infini" ?

    PROGRÈS. n. m. Avancement, mouvement en avant.
    Dictionnaire de l'Académie Française.

    En effet avec une telle affirmation tu (enfin ils !) as toujours raison. C'est presque une tautologie, logiquement parlant si on parle de l'Univers.

    Maintenant revenons à quelque chose de sincère et raisonnable. Si le progrès est qualifié comme étant celui du bonheur, là oui je suis d'accord. Après si on parle du progrès technologique... on ne peut que rire, s'exclaffer, se bidonner même ou tout simplement pointer du doigt l'extravagante prétention avec laquelle tes correspondants de Wikibéral s'expriment.

    Ces messieurs prennent leurs désirs pour des réalités, c'est le moins que l'on puisse dire.

    Comment peut-on présumer des évolutions futures en se basant sur les résultats passés ?

    Parce que l'Humanité s'en serait toujours sortie, elle devrait toujours s'en sortir à l'avenir ? Waouh ! J'ai l'impression de lire du Jacques Attali.

    L'argument "le progrès est infini" est facile car il arrange tout le monde, ne remettant pas ainsi en cause nos comportements d'aujourd'hui.

    Le problème est que composer sur les problèmes de demain avec les solutions de demain, c'est remettre un drôle de paquet cadeau à nos enfants. On peut jouer avec les certitudes, jamais avec les risques.

    Les certitudes : il y a un changement climatique dont nous percevons certainement à peine les premiers effets, les ressources physiques sont limitées sur Terre par définition, toute fonction positive et continue, dont l'intégrale est bornée, a la moyenne de ses valeurs sur un intervalle non nul qui ne peut que tendre en l'infi vers ... devinez quoi ? vers 0, etc etc

    Les doutes : la capacité de l'Humanité à trouver des solutions demain (techniquement, technologiquement, mais aussi et surtout structurellement, politiquement et économiquement). Sous une dictature, sans un rond, en plein déluge, sans énergie, sans société démocratique, etc nos facilités font grise mine.

    On n'est jamais aussi sûr qu'aujourd'hui de pouvoir bien répondre aux enjeux de demain.

    J'aime le pragmatisme et je me rappelle du dicton de mon arrière grand-mère, il ne faut jamais remettre à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui.

    Ce raisonnement de progrès infini que l'on oublie volontairement de "épithèter" me fait penser à un certain dogme qui date du XIXè. SCIENTISME ! Ce monsieur Renan aurait gagné à ce taire ce jour-là aussi.

    By Blogger Vincent BRYANT, at samedi 20 janvier 2007 à 00:43:00 UTC+1  

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